Nous sommes fin des années 90, je découvre dans ma petite ville quelque chose que je ne pensais pas voir débouler ici : une boutique 100% BD manga. A l'heure où je devais me contenter des mangas J'ai lu (ce qui n'étais pas une si mauvaise chose cependant puisque généralement c'était de très bons mangas, on y reviendra dans un article suivant) ou des quelques Glénat ou Manga Player qui arrivaient à popper au supermarché, avoir accès à tout ce qui sortait était miraculeux. Oui les gens, on est pas tous né à Paris à proximité du 11e arrondissement et de ses boutiques d'import nous les gueux. Bref, je digresse. Comble ultime du luxe et du raffinement, cette boutique propose également des mangas d'occasion ! Des mangas et en plus pas chers ! Par contre ne me demandez pas où il se fournissait car on étais toujours les 4 ou 5 mêmes pélots présents. Un jour, je tombe sur le tome 1 de Cyber Weapon Z que je feuillète d'un air distrait, et là, le choc : couverture rigide, papier glacé et pages couleurs ! TOUTES les pages sont en couleurs. Je me rue à la caisse et repart avec le précieux. Le fait qu'il soit dans cette catégorie du patrimoine Xxioupal vous annonce la suite.

Pour citer le grand Feldup, je vous ai menti. En effet, Cyber Weapon Z n'est pas un manga puisque ce n'est pas japonais mais chinois. Nous avons donc affaire à un manhua (à ne pas confondre avec le manwha corréen !!). Sorti en 1993 en Chine, l'œuvre d'Andy SETO est un énorme succès puisque contrairement à beaucoup de manhua, il rompt avec les codes du manga japonais pour reposer sur des fondements typiquement chinois. La toute jeune société d'édition Tonkam ramène cette œuvre (et pas mal d'autres manhua d'ailleurs) en 1995 en France. La série compte 10 volumes et nous narre l'arrivée de Park Iro, jeune combattant prometteur bien que légèrement fier dans le temple des Shaolin du nord, haut lieu du kung-fu mondial. Il sera accueilli par Lei Ting, jeune recrue toute aussi nouvelle que lui et surtout Loneken, l'élève le plus puissant que l'école n'ait jamais eu. Alors que leur entrainement bat son plein, un démon surpuissant, enfermé dans les réseaux numériques interne du temple (cherchez pas...) est réveillé par une intru aux techniques de ninja. A partir de là commence une lutte contre le temps pour capturer le démon avant qu'il ne récupère totalement sa force, lutte pendant laquelle les mystères s'épaissiront de plus en plus.
En un mot comme en 100, le scénario n'est juste qu'un prétexte à de la baston, encore de la baston et des fois un petit peu de baston. Et vous savez quoi, ce n'est pas grave! Les quelques avancées scénaristiques sont égrenées de façon sporadique mais suffisante.

En ce qui concerne les dessins, c'est là qu'apparait tout le charme. Comme dit plus haut, tout est en couleur ici. Et Andy SETO n'est définitivement pas un manchot. Les déssins sont beaux, les chorégraphies dynamiques, les couleurs belles et chatoyantes et les onomatopées restent (pas trop le choix eut égard à leur intégration dans le dessin) et sont traduites à même l'image ou en dessous des cases. Un respect de l'œuvre que certains éditeurs n'ont pas jugé utile de s'enquiquiner pendant très longtemps.
Tout est toujours très claire, on sait quels mouvements font les personnages en combat, et si on n'arrive pas à reconnaitre le mouvement, c'est que l'auteur prend le point de vue des observateurs qui n'arrivent pas à suivre ce qu'il se passe. Malin. Les couleurs, magnifiques, sont extrêmement bien utilisées avec notamment des effets pyrotechniques dignes des meilleurs jeux Capcom, époque saturn/dreamcast. En définitive, le dessin est excellent et c'est là qu'est l'attrait de la série.


Alors, à l'époque, j'avais adoré les 4 premiers tomes que j'avais (la suite je ne l'ai jamais vu en magasin). Et c'est en cherchant à vider un peu mes étagères que je suis retombé sur ces livres un peu oubliés avec le temps. Je les feuillète pour voir si je garde ou si je vends et me retrouve très vite repris dans le bouillonnement de ce manga d'action. Ce n'est pas un chef d'œuvre (bien que, graphiquement...) mais c'est clairement très plaisant à lire et faisant parti des quelques 10 premières séries que j'ai lu dans ma jeunesse, il avait pleinement sa place dans cette chronique. Aujourd'hui, les premiers tomes sont encore trouvables facilement et sont peu chers. Par contre la fin, c'est pas la même sauce. Moi j'ai eu de la chance et de la patience surtout de trouver les 2 derniers tomes pour un prix tout à fait intéressant (8,50€ pièce, moins cher que son prix en neuf). Si on peut vous les prêter ou que par miracle votre bibliothèque les a, n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil, il n'est pas dit que vous ne serez pas également happé...
Par Xxiooup
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