Patrimoine Xxioupal - Seraphic Feather

Publié le 13 juillet 2025 à 15:30

Aujourd'hui je vous propose un premier article de ce que j'appellerai le patrimoine Xxioupal, une série de quelques articles basés sur mes lectures de jeune adolescent découvrant le média manga dans la fin des 90's. Le premier sera sur un Seinen découvert comme c'était le cas à l'époque au marchand de journaux, Seraphic Feather.

Seraphic Feather est un des premiers mangas que j'ai lu dans ma jeunesse (le premier étant les mini livres de Dragon ball vendus 18 francs tous les 15 jours au marchand de journaux) et si on regarde les couvertures, il n'est pas difficile de comprendre ce qui a pu attirer le jeune adolescent que j'étais vers cette œuvre. Presque 30 ans plus tard, une offre vinted me permettant d'avoir l'intégralité de ce qui est sorti en France pour 10€ m'a poussé à les reprendre (j'avais revendu mes 7 tomes d'époque depuis longtemps) avec cette question en tête : aujourd'hui, avec mon background d'adulte et mes connaissances en mangas, quel regard aurais-je sur ce seinen ?


Seraphic Feather est un manga de UTATANE Hiroyuki, artiste relativement connu au Japon pour ses oeuvres fleurtant avec le Hentai mais aussi pour ses illustrations souvent basées sur le corps féminin, de préférence plantureux. Pour ce manga, il se fait aider de deux scénaristes (MORIMOTO Yo pour les 2 premiers tomes et TAKEDA Toshiya pour les suivants). Le manga a été édité à partir de 94 au Japon et arrivera en France en 2001 aux éditions Manga Player, boîte d'édition disparue au profit de Pika qui a continué la série. La série française dispose de 9 tomes alors qu'au Japon, elle en compte 11. Dans les deux cas, la série a été arrêté faute de succès.

 

Le scénario est le suivant : 

Alors que, dans un futur proche, la lune est colonisée par l'homme, Kei, son frère Apep et leur père, M. Heidemann, y découvrent les Emblem-Seeds, des espèces de cristaux extraterrestres liés à un vaisseau étrange aux capacités encore inconnues. Une puissance sans limite semble liée à la compréhension et à la maîtrise de cette technologie d'un autre monde, ce qui attire bien des convoitises. Malheureusement, la côtoyer de près n'est pas sans risque : Apep sera bientôt corrompu et, acquérant d'étranges pouvoirs, désirera en avoir toujours plus. Sunaô, un jeune homme doué de pouvoirs extrasensoriels, ami d'enfance de Kei, sera le seul personnage de taille à s'opposer à lui. Tout cela sous l'œil intéressé de l'ONU et d'une puissante société du nom de Dieskarts, qui attendent, chacune de leur côté, le bon moment pour profiter de la situation... (source : Nautiljon)



Le scénario est assez décousue, avec des aller-retour vers le passé, l'inclusion de parti-prenantes en cours de route et surtout des points assez obscurs plutôt mal définis par les auteurs. Pour autant, je me suis laissé prendre dans l'histoire présentant un mix intéressant sur fond de pouvoirs extraterrestres, psychiques et de géopolitique dans le cadre d'une bataille entre la Lune considérée comme une colonie terrienne par celle-ci alors qu'elle cherche à trouver son indépendance. A l'intérieur de cette grande histoire, nous suivons des personnages assez caricaturaux (notamment notre héros Sunao) mais plutôt bien écrits, avec des backgrounds construits et des vrais enjeux propres à chacun en plus de l'histoire globale. Il n'y a pas forcément de coup de génie dans le scénario mais il est solide et bien mené malgré les quelques ellipses parfois difficiles à suivre.



Quant au dessin, je suis pour ma part assez fan de cette esthétique purement 90's, avec des personnages très typés et facilement distinguables. Les personnages féminins sont soient des personnages très puissants (Atim N'Zak, Kei), soit des faire-valoir assez risibles (Farn, la docteure). Pour autant, ils sont tous visuellement intéressants si l'on est pas réfractaire aux traits très sexy. C'est une des marques de fabrique de l'auteur donc il faut en avoir conscience. Les personnages ont des poses exagérées régulièrement dans le but de mettre en avant la plastique de nos héroïnes. Pour autant, le manga n'est pas vulgaire et il n'y a pas de nudité, il ne s'agit pas d'un hentai.

Les combats sont également bien chorégraphiés et très clairement dessinés, on comprend ce qu'il se passe. A partir d'un point dans l'œuvre, quelques personnages non humains font leur apparition et à ces occasions, l'auteur ajoute un peu de gore délicieusement 90's que j'apprécie vraiment. 

Je n'ai vraiment rien à reprocher à ce manga à ce niveau là.



Au final, j'ai été happé par la lecture de ce manga désormais vintage mais pour moi délicieusement nostalgique. Alors même s'il est difficile aujourd'hui de me départir de cette nostalgie pour juger de l'œuvre, je pense qu'il s'agit d'un manga intéressant pour ce qu'il est : un divertissement qui se prend au sérieux dans le fond et dans la forme mais dans le but de divertir le lecteur et même si le manga est amputé de 2 tomes en France (et incomplet au Japon), il reste un héritage d'un type de manga qu'on ne voit plus de nos jours mais toujours très plaisant à suivre. Et ça, ça n'a pas de prix (enfin si, 10€).


Par Xxiooup

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